Un petit quelque chose #Souvenirs.

Il fait nuit. On n’entend plus que la musique au loin et le bruit des vagues qui s’échouent sur les rochers au pied de la falaise. C’est doux, c’est à la fois frais et chaud. Tiède. Je ferme les yeux un instant. Si je ne devais pas assister à cette soirée masquée je serais bien restée ici un instant à regarder la pleine lune et les étoiles.
L’allée est éclairée de chandelier. Sur les pavés, des pétales de roses rouges. Je m’avance doucement pour ne pas trébucher avec mes escarpins ne voulant pas abîmer ma magnifique robe rouge, qui s’accorde à merveille avec les roses.
J’arrive sous l’arc qui mène à la piste de danse. Je n’ai pas envie de danser, j’ai envie de retourner au pied de cet arbre, ma tête sur son épaule à écouter les vagues. Mon masque me tient chaud. Pourquoi ai-je décidé de m’habiller de la sorte ? Je me sens mal.
Je m’avance timidement vers le buffet mais quelqu’un retient mon attention, me laissant pantelante. Mon dieu qu’est-ce qu’il est beau. Son masque doré, son costume noir, ses cheveux cuivrés en bataille. Je ne peux détacher mes yeux. Que vais-je faire ? Il s’avance. Vers moi ? Me tend la main. A moi ? Un sourire se dessine sur ses lèvres révélant des dents blanches à vous faire fondre sur place. Je ne sais pas ce qui m’arrive, mon corps ne me répond plus. Non ! Pourquoi est-ce que j’attrape cette main ? Non je ne veux pas ! Je ne veux plus souffrir STOP !
Il m’entraîne sur la piste, mon regard ne peut se détacher du sien. Pourquoi ai-je l’impression que les autres nous laissent la place ? Il pose une main dans le creux de mes reins, enlace les doigts de l’autre aux miens. Je pose ma main libre sur ses épaules et il sourit à nouveau me faisant valser sur la douce musique. Qu’est-ce qui m’arrive ? Ses yeux sont si beaux. Ils sont gris, oui gris. Un gris étincelant, comme la mère éclairée par la pleine lune. Est-ce un ange ? Je ne crois pas. J’ai l’impression que si je reste il m’entraînera vers le fond, fond que j’ai eu tant de mal à quitter. Mais il m’hypnotise, je n’arrive pas à me détacher de lui.
Finalement la musique prend fin. Je ne m’en étais pas rendue compte. J’ai l’impression que ça fait une éternité que nous sommes là. Il s’arrête, je m’arrête. Il me regarde, je le regarde. Il pose un doux baiser sur ma main et s’éloigne. Non ! Non, reste avec moi. Je le laisse s’éloigner. Bon dieu, reviens-moi !
Et il disparaît. Je me réveille au pied de l’arbre, le soleil se couche, j’entends de nouveau le bruit des vagues et mes larmes ne tarissent pas. J’ai une rose à la main, je me lève et la dépose au pied de l’arbre. Repose en paix mon amour, je t’aime.